Au sein du royaume Laméen, si la science était florissante, elle ne cherchait néanmoins qu'à décrire les phénomènes naturels. La génèse de l'Univers et d'Heimdalir était alors entièrement déterminée par le dogme de l'Eglise leryenne et aucun érudit n'a jamais cherché à contredire ces chiffres. En effet, le Leryaesen (Livre I) donne une durée de quatre cent jours entre le début de la création de Gara et l'irruption du Mal qui acte théologiquement la fin de la création de Heimdalir. Dans le Livre II, est annoncé qu'il s'est passé cent jours entre  ce moment et la fondation du premier temple humain dédié à l'adoration de Lerya. La théologie indique que ce temple correspondrait à Lerya Aetsa, l'actuelle Lamia (fondée en -5000 environ)

Les chiffres sont donnés en base leryenne (base 12). Il s'est donc déroulé (500) jours divins entre la création de Gara et la fondation de la première cité humaine.  Dans l'éxégèse leryenne, il est expliqué qu'un jour divin correspond à (1000) années humaines. Rapporté en décimal, le Leryaesen donne donc une date de - 1.25 millions d'années !  En ce qui concerne l'apparition des premiers peuples, le Leryasen le date à (200) jours avant la fondation de Lerya Aetsa, soit à environ - 500 000 ans.

Du côté vampire, les érudits ne donnaient pas d'âge à Heimdalir mais essayaient de retracer la date d'apparition des premiers peuples. En se basant sur l'archéologie et la mémoire des anciens peuples, l'érudit Fan Galenir aboutit à une date similaire à celle du Leryaesen.

Les Elfes quant à eux estiment que quatre cent rois ayant chacun régné plus de mille ans se sont succédé depuis Ilanir le premier roi des Elfes.

Aux débuts du royaume d'Algard, les siècles composant l'époque merlinienne ont souvent été considérés obscurantistes, souvent à raison, avec un essor de la science peu poussé et entièrement contrôlée par l'Eglise de Lerya. Mais cela n'a pas empêché deux érudits de cette époque d'émettre cependant des hypothèses sur l'âge de leur planète, sans se baser sur les Livres Sacrés.

Le premier est Alesander Thoesand, le magicien et érudit algardien le plus célèbre de l'époque. Athée notoire, il prétendait que la science pouvait tout expliquer, y compris la magie. Il avait suffisamment de prestige pour ne  pas être inquiété par l'Eglise de Lerya. En ce qui concernait l'âge d'Heimdalir, il se basa sur l'analyse des échelles de temps liées à l'érosion de la terre et l'ensablement d'anciens ports (comme celui de Visen, dans le delta du Davan) pour en déduire un âge de la Terre compris entre 12 et 144 millions d'années. 

Le second est le duc et alchimiste algardien Petr Ledenor, qui considèrait que les mers étaient autrefois vides de sel. En se basant sur le taux de sel actuel, il en déduisit la masse totale contenue dans les océans. En supposant un débit moyen pour l'apport en sel de chaque fleuve, il détermina un âge pour Heimdalir voisin de 50 millions d'années. Fervent croyant, il ne publia pas ces résultats.

L'emprise de l'Eglise de Lerya restait forte, mais durant cette période, deux âges d'Heimdalir s'affrontent globalement : l'âge doné par le Leryaesen (~ 1 million d'années) et celui estimé par certains scientistes (~50-150 millions d'années). Mais aux alentours de l'an 700, un écrit publié par un moine vint chambouler la situation.

En effet, le Père Kasten (670-722) change plusieurs hypothèses cruciales dans la théologie admise jusqu'alors.

• Il estime tout d'abord qu'il ne s'est pas passé (100) jours entre l'apparition des êtres et la venue des Démons, mais seulement une journée divine.
• Ensuite, il interprète la fin du Livre I différemment : pour lui Dikelya ne juge les âmes que retire Shelran qu'à la fin de chaque journée (divine). Kasten émet donc l'hypothèse que depuis la déclaration de la Juste Rédemption, les peuples d'Heimdalir n'ont pas encore terminé une journée divine. Ce sera lorsque le Sablier Divin se retournera, que le jugement de tous les Êtres sera prononcé.
• Enfin, il réforme la conversion entre temps divin et temps humain en comptant 1 jour divin comme (1 million) d'années humaines. Il se base pour cela sur le verset (L3, II, 30) : "Ici vaut le million de ce que vous accomplissez en une année, mais Lerya s'en satisfait." 

Le Père Kasten en déduit donc que les Êtres ont été créés 300 jours divins après Heimdalir, et un peu plus d'un jour divin avant aujourd'hui, soit au moins il y a 3 millions d'années. Il fait donc remonter la Génèse à (300 millions) d'années, soit environ 1.29 milliards d'années ! 

Mais l'Eglise met l'ouvrage à l'index et excommunie le moine, qui est fortement critiqué, si ce n'est insulté publiquement.

Les deux derniers siècles sont le signe d'une amélioration insoupçonnée des techniques et découvertes scientistes et magiques, sous l'impulsion d'Ivan Thoesand (1281-1390), Alcibias Gremory (1294-1401) et Yaren Ledenor (1359-1436) à Algard, ainsi que Jan Esmer Alnir (1365-1455) et Lenvir Stuken (1360-1426) chez les Vampires.

Le XIVe siècle voit s’ébaucher deux voies principales pour dater Heimdalir, en dehors de la méthode des temps de stratification et d’érosion et celle de la teneur en sel des mers, abandonnées car peu fiables.

•  Le refroidissement thermique d'Heimdalir

Yaren Ledenor peut être considéré comme le père de la datation scientiste.  Il a d'abord élaboré un modèle élaboré de sédimentation, améliorant les travaux d'Alesander Thoesand, aboutissant à un âge variant entre 90 et 220 millions d'années.

En plein boom de la science thermique, dont il a contribué à certains grands résultats, il en réalise un autre.

Il émet l'hypothèse que Heimdalir serait le résultat du refroidissement d'un astre composé initialement de roches en fusion. Pour émettre cette théorie, il s'appuie sur... le Leryaesen. Si Gara était d'abord constituée d'une mer de feu recouverte de roches, elle devait être très chaude. Avant que l'eau ne puisse subsister à l'état liquide, il lui fallait donc refroidir. Son hypothèse est celle d’une sphère incandescente (au temps 0) qui se refroidit. Il se rendit alors aux forges de Harvtsa et chauffa au rouge des sphères de matériaux variés dont il mesura le temps de refroidissement. En s'appuyant sur le modèle thermique qu'il a lui même dérivé, il aboutit à une fourchette de 100 à 400 millions d'années. 

• La datation magique